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Le Musée d’art islamique fait peau neuve

Le Musée d'art islamique a été inauguré la semaine dernière par le président de la République, après trois ans de fermeture, suite à l’attentat terroriste du 24 janvier 2014 qui l’avait endommagé. Après un long travail de restauration et une nouvelle muséographie, il rouvre ses portes aux visiteurs.

 

Le Musée d’art islamique, donnant sur la rue Port-Saïd, dans le quartier de Bab Al-Khalq, a enfin ouvert ses portes au public vendredi dernier. Une inauguration très attendue. « Ce musée abrite la plus grande collection de pièces d’art islamique au monde avec un total de 100 000 pièces antiques rares », affirme l’ex-directeur du secteur des monuments islamiques, Mohamad Abdel-Latif. Le musée avait été gravement endommagé il y a trois ans, suite à la forte explosion d’une voiture piégée devant la préfecture de police du Caire, située juste en face. Ayant les subventions nécessaires, l’équipe de tra­vailleurs a décidé de faire de ce bâtiment historique un musée moderne. « Un grand défi qui a pris des mois de travail et de recherche pour proposer la meilleure muséographie possible », explique Abdel-Hamid Abdel-Salam, commissaire du musée qui salue le tra­vail du muséographe Sameh Al-Masri et son équipe. A leur entrée, les visiteurs sont invités à suivre un par­cours bien défini qui les amène à découvrir l’histoire de l’art islamique, à travers 25 salles qui exposent aujourd’hui 4 400 pièces, dont 400 inédites. Selon le ministre des Antiquités, Khaled Al-Anani, trois nou­velles salles d’exposition ont été aménagées et 16 vitrines ajoutées.

La nouvelle muséographie propose différents types de parcours. « Pour une visite rapide, le visiteur pour­ra suivre les pancartes dorées qui mènent aux pièces les plus rares, sans pour autant négliger leur diversité. Alors que le visiteur qui souhaite s’attarder et avoir plus de détails sur les pièces pourra suivre un autre parcours et découvrir toutes les salles par ordre chro­nologique », explique Mohamad Abdel-Hafez, un des commissaires qui a participé à la muséographie. Tous les panneaux ont été modifiés et des universitaires égyptiens spécialisés ont révisé les étiquettes descrip­tives des pièces exposées pour rectifier certaines erreurs historiques et linguistiques.

Bien que l’entrée du musée soit assez grande, elle ne présente que cinq pièces, soigneusement sélectionnées. « Chacune de ces pièces adresse un même message au visiteur. L’islam est une religion de paix et de tolé­rance, et les pièces sélectionnées reflètent cette idée », souligne Ahmad Al-Choki, directeur du musée. Une fois la porte du musée franchie, le Coran, livre saint de l’islam, accueille les visiteurs. « Cette édition du Coran date du IIe siècle de l’hégire (VIIIe ap. J.-C.) et est la plus ancienne en Egypte. Elle a été rédigée sur une peau de gazelle », souligne Abdel-Salam. Plus loin, toujours dans l’entrée, se trouve la clé de la Kaaba (premier lieu saint de l’islam). En cuivre et couverte d’argent, celle-ci remonte au temps du sultan mame­louk Al-Achraf Chaaban (XIVe dynastie). La « mich­kah », lampe décorée par des versets coraniques, remontant elle aussi à la période mamelouke, se situe à droite de l’entrée. On trouve également une porte ren­forcée remontant à l’époque de Mohamad Ali et qui se trouvait dans la mosquée d’Al-Sayeda Zeinab. « Le choix de cette pièce vise à montrer la tolérance qui existait en Egypte, puisque cette porte a été confection­née par un juif », souligne-t-il.

Tournée dans le Musée

Le visiteur a le choix entre une visite chronologique ou une visite thématique. Celle du côté droit contient des pièces qui vont de l’époque ommeyade à l’époque moderne de Mohamad Ali. Alors que la muséographie du côté gauche est, quant à elle, organisée par thèmes. Entre ces deux pavillons, on trouve une salle créée pour des expositions temporaires. Aujourd’hui, le visi­teur peut y trouver quelques pièces en verre qui ont été fortement endommagées par l’explosion de 2014 et dont la restauration a été difficile. Ces pièces s’accom­pagnent d’un documentaire sur leur restauration. S’il entre dans le pavillon droit, le visiteur pourra admirer des pièces d’art des époques& ommeyade et abbasside, comme des planches en bois finement décorées, des vases en verre et des plats en céramique aux couleurs encore vives. La pièce maîtresse de cette salle est une superbe cruche d’eau en bronze appartenant au calife ommeyade Marawan Bin Mohamad II. « Cette pièce est unique au monde, elle a été trouvée dans la région d’Abou-Sir Al-Malaq, près du gouvernorat du Fayoum et elle est en très bon état », souligne Al-Chok.

L’art de la céramique mamelouke est telle­ment riche qu’on lui a consacré trois salles. Dans la salle 11, les bijoux, les statues des ani­maux de la même période témoigne de la grande diversité de cette période. Une des pièces les plus attirantes est celle du mihrab d’Al-Sayeda Roqaya, qui remonte à l’époque fatimide. « Les motifs végétaux fins du mihrab en font un vrai chef-d’oeuvre », souligne le directeur du musée. Les salles de 5 à 7 sont consacrées aux pièces de la période ayyoubide, avec des casques en fer attractifs, surtout pour les plus jeunes, qui étaient utilisées pendant les guerres et qui désormais décorent les vitrines. Cette balade du côté droit aboutit aux trésors de Mohamad Ali exposés dans deux salles.

Le côté gauche du musée abrite 11 salles. L’une d’elles est consacrée aux monnaies et aux armes datant de différentes époques arabes alors qu’une autre salle, sur le thème de l’irri­gation, dévoile la richesse de l’art des Mamelouks. Parmi les salles qui retiennent l’attention, on trouve celle de la vie quoti­dienne avec les textiles et les tapis utilisés à travers les époques islamiques. « Cette salle renferme des pièces de différents pays. On y trouve des objets de pays connus pour leur richesse textile comme la Chine, l’Iran et l’An­dalousie », reprend Abdel-Salam.

Diversités de l'art de la céramique, du verre ou du bois à travers les époques. (Photo : Bassam Al-Zoghby)

Dans une autre salle, des pierres tombales identifient les défunts, ornées de versets coraniques. Une lumière faible donne l’im­pression de se trouver dans un espace funé­raire. « L’art funéraire n’est pas une science islamique mais pharaonique, nous avons donc préféré changer le nom de cette salle. Elle a pris comme titre : calligraphie arabe et islamique », dit Al-Choki. « Cette nouvelle muséographie illustre la mission du musée qui vise à devenir un centre éducatif de la civilisation islamique et mettre l’accent sur la richesse de l’art islamique à travers les siècles », conclut Al-Choki.